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Présentation de l’éditeur

Cette nuit-là, dit-elle lentement, Lina a vu passer l’Armée furieuse. Et Herbier y était. Et il criait. Et trois autres aussi. C’est une association ? L’Armée furieuse, répéta-t-elle tout bas. La Grande Chasse. Vous ne connaissez pas ? Non, dit Adamsberg en soutenant son regard stupéfait. Mais vous ne connaissez même pas son nom ? La Mesnie Hellequin ? chuchota-t-elle. Je suis désolé, dit Adamsberg. Veyrenc, l’Armée furieuse, vous connaissez cette bande ? Un air de surprise intense passa sur le visage du lieutenant Veyrenc. Votre fille l’a vraiment vue ? Avec le disparu ? Où cela ? Là où elle passe chez nous. Sur le chemin de Bonneval. Elle a toujours passé là. Veyrenc retint discrètement le commissaire. Jean-Baptiste, vraiment, tu n’as jamais entendu parler de ça ? Adamsberg secoua la tête. Eh bien, questionne Danglard, insista-t-il. Pourquoi ? Parce que, pour ce que j’en sais, c’est l’annonce d’une secousse. Peut-être d’une sacrée secousse. Nul doute que la fratrie « maudite » du village normand rejoindra la galaxie des personnages mémorables de Fred Vargas. Quant à Momo-mèche-courte, il est le fil conducteur de la double enquête que mène ici le commissaire Adamsberg, confronté à l’immémorial Seigneur Hellequin, chef de L’Armée furieuse.
 
 
Mon avis
 
L’Armée Furieuse était mon premier Fred Vargas et sans doute le dernier… Je n’ai pas du tout accroché au style de l’auteure et l’histoire n’est pas très plausible et l’enquête (si on peut appeler ça une « enquête ») est bâclée. En partant du mythe de L’Armé Furieuse, Fred Vargas aurait pu faire un roman digne de ce nom alors que là, nous avons une Armée Furieuse qui apparaît au début puis elle disparaît plus ou moins par magie et ne revient qu’en prétexte… L’idée de mêler deux intirgues différentes qui se rejoignent est bonne mais pourquoi autant de lourdeur dans l’écriture et de lenteur dans le récit? A quoi sert cette histoire de pigeon pendant de longues pages…à rien sinon à permettre que le livre gagne en épaisseur! Ces pages auraient pu servir à étoffer la psycholgie des personnages autres que Adamsberg, Danblard et Veyrenc! L’enquête est molle et la solution paraît tombée du ciel à part quelques petits indices (papiers de sucre et carreaux d’arbaléte entre autres). Donc l’intrigue policière est, pour moi, un peu confuse! De plus, Adamsberg (le personnage principal) est aussi ennuyeux qu’un Josh Brolin (héros de Maxime Chattam) est captivant!
Je ne comprends donc pas pourquoi il y a eu un tel phénomène à la sortie de ce roman (« le polar de l’été »)…
 
 
 
L’Armée Furieuse
 
La Mesnie Hellequin nous est surtout connue à travers les références qui lui sont faites dans des textes du Moyen Age et qui concernent l’Europe toute entière: certaines nuits magiques d’orages violents surtout en période de changement de saison, et alors qu’on pourrait penser que ce sont le vent et la pluie qui dévastent les paysages , l’imaginaire populaire impute cette dévastation à une troupe d’esprits fantastiques, montés sur des chevaux rapides, entourés de chiens bruyants, qui ont été condamnés en punition de leurs péchés à chevaucher jusqu’à la nuit des temps… et il ne fait pas bon être dehors à ce moment là … Pendant tout le passage de la « Famille furieuse », ce ne sont que cris d’oiseaux, aboiements, hennissements, miaulements, voix plaintives, hurlements sauvages, sonneries de cors « comme une armée entière d’animaux criant, beuglant, clapissant et semblant voyager dans les nuages ». Les témoignages sont nombreux et peut être ne faudrait-il pas chercher trop longtemps dans nos campagnes, encore aujourd’hui, pour trouver quelqu’un pour nous affirmer avoir entendu passer la Chasse Sauvage… Il est vrai qu’il n’ est pas impossible d’assister à cette cacophonie céleste qui chaque année,envahit le ciel d’octobre préparant à l’hiver et plus tard en février qui annonce la fin des glaciales rigueurs . Alors, le vol des grues, qui passent l’hiver en Espagne et nichent en Scandinavie, aurait-il à voir avec l’origine de la Chasse Sauvage ?… On pense en effet que cette tradition pourrait avoir son origine dans le passage de l’été à l’hiver, puis de l’hiver à l’été… et quand les grues remontent vers le nord, elles sont censées réveiller la nature au passage. Une autre manière est de dire qu’à cette époque les airs frémissent des poursuites d’animaux symboliques chassant devant eux les esprits de la mort afin d’assurer le triomphe de la vie nouvelle. On peut dire aussi que la Chasse galope à l’infini dans le ciel d’hiver pour éveiller les mémoires et associer les disparus à l’éternelle renaissance de la vie.
Explication prise du blog la main rouge.