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Présentation de l’éditeur

Quelques semaines avant Noël, Michèle se réveille sur le sol de sa maison, violée. De l’agresseur, elle ne garde aucun souvenir. Pourtant, elle sent bien qu’il est là, qu’il rode toujours…
Sans le savoir, elle est en train de glisser dans une spirale où les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent à si vive allure, qu’elle risque à tout moment de s’y perdre.
 
 
Mon avis
 
Mon ressenti est mitigé suite à la lecture de « Oh… » de Philippe Djian. En effet, le livre se lit facilement et l’écriture est très plaisante mais l’histoire et les personnages sont parfois exaspérants et improbables.
 
Philippe Djian nous plonge dans la vie de Michéle, quinquagénaire qui vient d’être violée, grâce au récit écrit à la première personne du singulier. Cette femme paraît aimer les relations tendues et délicates que ce soit avec son ex-mari Richard, son fils Vincent, son amant Robert et sa mère Iréne. La seule avec laquelle Michéle n’est pas à couteaux-tirés, c’est Anna, sa meilleure amie et associée dont le mari est son amant. A cet environnement, il faut rajouter son père qui est en prison suite au massacre qu’il a perpétré au club Mickey et avec lequel elle ne veut plus avoir de contact. La relation la plus ambigüe est celle avec son violeur qui la dégoûte mais qui se transforme en attirance au fur et à mesure des pages. Comme Michéle, on comprend assez vite qui est cet homme mais sa réaction est assez dérangeante : elle ne porte pas plainte et le titille…
 
Dans un premier temps, on a l’impression d’avoir sous les yeux un grand fouilli car tous les aspects de la vie de Michéle se suivent sans que Phillipe Djian permettent au lecteur de les « compartimenter » grâce à des chapitres. Puis, l’auteur distille au fil des pages les différents éléments parfois de façon inopinée ou brutale (la raison de l’emprisonnement du père, la mort de certains personnages…). Ce procédé donne un rythme assez soutenu au récit.
 
Le personnage de Michéle est très dérangeant car cette femme cherche le conflit intentionnellement ou pas : la jalousie envers la compagne de son ex-mari, le fait de coucher avec le mari de sa meilleure amie… Le plus dérangeant restant son comportement envers son violeur : victime puis demandeuse d’ébats violents. Il y a une grande confusion des sentiments en elle et parfois on a envie de la secouer pour lui dire « stop »! Ce n’est pas un secret que les femmes sont d’une complexité sans nom mais cette fois-ci, cela est poussé à son paroxysme et rend les événements de moins en moins probables.
 
Il est donc difficile de faire une critique sur ce livre car le ressenti après la lecture et aussi confus que les sentiments de la protagoniste principale. N’est-ce pas ce que voulait Philippe Djian?
 
 
« Oh… » De Philippe Djian a reçu le prix Interallié en 2012.